Après un Room Seven de très bonne facture, le groupe le plus singulier de la scène metal française nous revient avec un nouveau concept – album, Chronophobia, comme lui seul en a le secret. Nous ne développerons pas le thème de celui-ci, préférant que chacun se fasse sa propre interprétation ; mais arrêtons-nous en revanche sur la musique composée cette fois-ci. Les amateurs de nos suppositoires préférés retrouveront aisément leurs petits dans ses dix titres (onze en réalité) pesants, robotiques et à l’atmosphère glaciale unique. Jamais d’ailleurs le groupe n’a sonné aussi froid et désincarné.
En cela, Chronophobia, malgré d’évidentes qualités (compositions aux petits oignons – citons notamment « …But All Has Changed » ou l’entêtant « Overwhelming Lethargy » – d’une densité énorme car toujours ramassés et concentrés dans un format chanson, ce qui n’atténue en rien leur complexité, interprétation parfaite…), demeure un disque peu accessible, moins en tout cas que son prédécesseur, et demande donc de nombreuses écoutes pour être apprivoisé (comme toujours en fait, mais quand même un peu plus que d’habitude), un peu à la manière des opus de VoiVod, formation à laquelle on pense forcément lorsque l’on jette une oreille attentive sur la musique des nordistes, dont on peut difficilement ne pas reconnaître l’origine dans les ambiances froides et déshumanisées drapant leurs créations que tissent des riffs pétrifiés. Pourtant, la récompense est au bout du chemin (peu éclairé toutefois) pour celui qui parviendra à entrer dans l’univers de S.U.P.. (2007) ⍖⍖
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