On se demande ce que Charles Shyer, (mauvais) réalisateur de comédies (Baby Boom, le pénible remake du Père de la mariée) est venu faire dans cette nouvelle version de l’affaire du collier de la reine déjà portée à l’écran par Marcel L’Herbier en 1946. Le film aligne comme des pinces à linge sur un fil les artifices les plus énervants du film historique des trente dernières années : musique ampoulée, ralentis pesants, voix off didactique, personnages qui s’expriment comme dans un roman victorien… Rien ne manque. Pourtant tous talentueux, aucun des acteurs n’y apparaît à son avantage.
Simon Baker croit jouer dans une adaptation de Jane Austen, Jonathan Pryce assure le service minimum, Christopher Walken, nonobstant son inoxydable présence magnétique, n’est pas Cagliostro, lequel avait davantage la chair grasse d’Orson Welles dans le film que Gregory Ratoff consacra à l’aventurier sillicien en 1949. Hilary Swank, qui vient alors de triompher Boys Don’t Cry (1999) avant de connaître la consécration grâce au Million Dollar Baby (2004) de Clint Eastwood, semble y croire, néanmoins, Viviane Romance dans la version de 1946 exsudait un soufre plus sadien et surtout moins maniéré. Un comble ! Mieux vaut revoir donc l’œuvre de Marcel L’Herbier qui, malgré ses défauts, possède un charme et une âme qui font totalement défaut cette Affaire du collier incapable de saisir l’atmosphère de la France à l’aube de la révolution. (15.12.2024) ⍖
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