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Réalisé par Gustaf Edgren, La nuit la Saint-Jean témoigne du déclin du cinéma suédois dans les années 30. S’il évoque de manière audacieuse des thèmes (la baisse de la natalité, l’avortement) alors inimaginables dans le cinéma américain de la même époque, son ton reste cependant très moralisateur en cela qu’il assigne les femmes au rôle d’épouse et de mère, condamnant celles qui préfèrent la recherche du plaisir à la maternité. Figées, mise en scène et interprétation portent encore les stigmates du muet qui couvrent le film d’une épaisse couche de poussière et lui confèrent un aspect austère sinon sévère, auquel participe au surplus la présence ombrageuse de Victor Sjöström.
La participation d’Ingrid Bergman dont il s’agit d’une des premières apparitions à l’écran après notamment Swedenhielms de Gustaf Molander, est son seul intérêt. Elle y dévoile déjà cette douceur troublée qui n’appartient qu’à elle qui ne laissera pas indifférent Hollywood où elle entamera quatre ans plus la carrière que l’on sait en tourant dans le remake de Intermezzo (1936), son plus grand triomphe suédois. (11.12.2024) ⍖
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