Pour beaucoup, Aégis reste, avec son glorieux prédécesseur, Velvet Darkness They Fear, la pierre angulaire de la carrière des Norvégiens, ou du moins, le plus représentatif du style qu'ils façonnent depuis 1995 et la publication du premier opus éponyme. Il est vrai qu’il s’agit sans doute de la meilleure entrée possible dans l’univers de Theatre Of Tregedy pour qui ne le connaît pas, car tous les éléments colorant sa musique s’y trouvent distillés : alternance voix féminine angélique et aérienne de la douce Liv Kristine / voix masculine (stéréotypée et sans saveur) de Raymond, arrangements soignés et ambiances mélancoliques et sombres mais toujours romantiques. Les grands moments ne manquent pas : citons notamment les envoûtants « Cassandra », « Lorelei », « Angélique » « Siren » et « Venus » ou le torturé et cauchemardesque « Bacchante », dernier vestige du passé extrême du groupe.
En effet, de disque en disque, sa musique semble s’adoucir ; elle se fait peu à peu moins ténébreuse et plus contemplative et émotionnelle. Plus belle aussi. Mais Aégis, comme ses prédécesseurs, demande de nombreuses écoutes pour en discerner tous ses trésors qui ne se révèlent pas facilement. Les premières plongée dans cet album s’avèrent décevantes : les chansons, longues et lentes, s’enchaînent sans que l’on en retienne grand chose. Puis progressivement, celles-ci font leur trou et livrent leur richesse. On se rend compte alors que chacune d’entre elles sont de véritables pièces d’orfèvrerie, plus complexes qu’elle n’y paraissent de prime abord. Aégis se veut donc l’album de la maturité pour Theatre Of Tragedy et celui qui va l’imposer comme un des géants du gothic metal. La suite, bien que très intéressante, le verra emprunter un chemin auquel on ne s’attendais pas, fait de haut (un peu) et de bas (surtout). (2006) ⍖⍖⍖
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