Certains ont un trop biberonné du Black Sabbath première génération. Depuis la voix de canard jusqu’aux riffs emprunts d’une gravité religieuse, Thunderstorm, trio transalpin dont on suit avec attention l’évolution au moins depuis sa seconde offrande, Sad Symphony (2000), témoigne de cette filiation évidente. Ecoutez l’intro de « Hypnowheel Of Life » et plus encore les soli du gratteux : le mimétisme est troublant, sans être non plus un handicap. De toute façon, le groupe de Tony Iommi est aujourd’hui en odeur de sainteté (ce qui n’a pas toujours été le cas, nombreux sont ceux à l’oublier) et de fait on ne compte plus ses émules. Ici donc, on parle de doom, du vrai, du pur, celui des origines, le doom primitif qui n’a pas encore lâché les amarres du heavy metal dont il est le fils spirituel. Moins occulte que Faithless Soul, As We Die Alone se veut plus mélodique encore avec ses refrains déclamés par un chant haut perché que ne renieraient pas des groupes de hard rock pur jus (« Hawking Radiation », « Death Rides On The Highway ») et des claviers vintage plus présents.
Mais s’il a plutôt adouci sa musique, Fabio « Thunder » sait toujours distillé avec largesse son quota de plomb ainsi qu’une mélancolie granitique qui toutefois affleure plus désormais qu’elle n’engourdit. Le lancinant « We Die As We Dream (Alone)» , dont l’enchainement avec « I Wait » se révèle irrésistible au point de nous donner l’illusion d’avoir à faire à une seule et unique composition, l’illustre bien. La tristesse qui le sous-tend ne l’empêche pas de décoller et ce, en dépit des lignes de guitares noires qui le traversent et sa basse aux accents heavy. Cimenté comme d’habitude à la fois par des morceaux rapides (pour du doom, s’entend !), des longues (mais pas trop) plongées pachydermiques (« S.L.O.W. » le bien nommé, qui exsude un sentiment de désespoir) agglomérées en fin de parcours, de courts interludes instrumentaux et une reprise sixties ou seventies explosive (ici le « Voodoo Child » d’Hendrix »), As We Die Alone permet à Thunderstorm de demeurer fidèle à son style de prédilection. Les fans seront comblés quoiqu’ils reconnaîtront que les Italiens n’ont pas proposé cette fois-ci leur meilleure œuvre, la faute peut-être à un chant un peu juste parfois. Un disque agréable néanmoins. (2007) ⍖⍖
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