Thyrfing - Vansinnesvisor (2002)

Commençons tout d’abord par les présentations. Thyrfing est un groupe suédois œuvrant dans le black à tendance pagan, et Vansinnesvisor constitue déjà sa quatrième offrande. Depuis le premier méfait éponyme publié en 1998, la formation n’a eu de cesse de corriger ses erreurs et de progresser. Résultat, cet album se révèle des plus convaincants même s’il ne permettra sans doute pas à ses géniteurs de s’extraire de l’ornière de la seconde zone. Bénéficiant de la production puissante et claire de Daniel Bergstrand, Thyrfing déverse un pagan à la suédoise, c’est-à-dire dépourvu à la fois du côté folklorique façon fête de la bière cher aux Finlandais et de ce sens de l’épique et du monumental à la norvégienne. Ce n’est donc ni Finntroll ni Enslaved. 

Par contre, la musique du groupe, qui n’a rien à voir non plus avec celle de Bathory, possède la vélocité propre au metal extrême suédois, sans oublier l’importance de la mélodie pour faire mouche. Et c’est justement quand Thyrfing se veut moins brutal grâce à un chant clair de toute beauté, à des riffs heavy, à quelques notes de piano ou à des arpèges, qu’il parvient réellement à envoûter, comme sur le grandiose « The Giant’s Laughter » qui mise davantage sur l’atmosphère que sur l’agression. Mais l’habillage sonore très rustre de Bergstrand et les voix black de Thomas Väänänen ont trop souvent tendance à étouffer la subtilité dont le groupe peut faire preuve de temps à autre. Thyrfing gagnerait donc à recourir davantage au frein à main et à diversifier sa musique (à l’image du dernier titre, « Kaos Aterkomst »). Vansinnesvisor reste malgré tout un album efficace et de qualité. (2006) ⍖⍖