Certes un brin cafouilleux (nous y reviendrons), The Butterfly Murders marque une étape importante sinon essentielle dans l’histoire du cinéma chinois (de Hong Kong plus précisément). Premier film de Tsui Hark, il apporte un nouveau souffle à une industrie qui dans les années 70 peine à se renouveler, usinant des sous Bruce Lee jusqu’à l’indigestion. Formé aux Etats-Unis dont il assimilera les innovations techniques puis à la télévision (la série The Golden Dagger Romance), le turbulent cinéaste s’impose alors, aux côtés de Patrick Tarm et Ann Hui, parmi les chefs de file de cette Nouvelle Vague hongkongaise bien décidée à faire la révolution (cinématographique). Brouillon des grands films à venir (Zu, les guerriers de la montagne magique, plus particulièrement),The Butterfly Murders rénove le Wu Xia Pian dont il s’amuse des codes (les câbles servant à faire voler les acteurs qui ne sont volontairement pas cachés) tout lui injectant des touches horrifiques puisées autant dans l’œuvre d’Hitchcock (les papillons tueurs évoquent Les oiseaux) que dans les giallo italiens (l’énigme du tueur masqué).
Il en découle un curieux whodunit médiéval ancré dans la culture traditionnelle chinoise mais irrigué par une vitalité aussi furieuse que bordélique. De fait, le film pèche par excès, dévidant une intrigue pour le moins embrouillée que balaient cependant sa grande beauté visuelle (sans compter celle de Michelle Yim en Ombre Verte) et la maestria dont fait déjà preuve Tsui Hark, lequel orchestre des combats qui surgissent tardivement mais brillent par leur fulgurance novatrice. The Butterfly Murders est un film fondateur finalement assez peu connu, préliminaire de l’œuvre foisonnante de son impétueux créateur. (31.01.2025) ⍖⍖
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