Son nom associé au cinéma de cape et d’épée italien (Le prince au masque rouge) et surtout à quelques-uns des plus jouissifs péplums de l’âge d’or (Messaline avec Belinda Lee, Hercule à la conquête de l’Atlantide), Vittorio Cottafavi a pourtant signé plusieurs mélodrames au milieu des années 50. L’affranchi est l’un d’entre eux. Si le cadre prolétaire ainsi que certaines scènes (la venue de l’huissier) l’arriment au néo-réalisme misérable et laborieux alors en vogue, il gagne en intérêt sinon en intensité en maraudant à la frontière du film noir, témoignant alors de la manière dont Cottafavi parvient à tirer le meilleur d’une banale histoire de gangster repenti qui cherche à s’affranchir d’un passé douteux qui finira par le rattraper.
Mais le plus étonnant dans Nel Gorgo del Peccato réside à la fois dans le lyrisme tragique qui l’enserre peu à peu inexorablement et débouche sur la mort sacrificielle de la mère, dont on comprend qu’elle en est la narratrice funèbre, et plus encore dans la relation bizarrement équivoque entre cette dernière et son fils aîné, pleine d’une affection trop charnelle pour n’être que maternelle. Le fait que seule une dizaine d’années séparent Elisa Cegani (Margherita) de Fausto Tozzi (Alberto) n’est pas étranger à cette ambiguïté trouble qui n’a d’ailleurs pas échappé à la censure que n’ont peut-être pas manqué de déranger par ailleurs les tétons saillants de l’adolescente qui joue la copine Gino le petit frère. Sous ses airs de drame réaliste suranné, L’affranchi cache au bout du compte un petit film plus curieux et passionnant qu’il ne semble l’être de prime abord. (22.01.2025) ⍖⍖
.jpg)


Commentaires
Enregistrer un commentaire