William Witney - Représailles en Arizona (1965)


Soldat parmi les plus décorés de la Seconde Guerre mondiale, Audie Murphy a promené son talent aussi mineur que sympathique dans toute une série de petits westerns dont certains ne sont pas sans charme. Citons Duel sans merci de Don Siegel (qui l’embauchera également dans Trafiquants d’armes à Cuba), La rivière sanglante de Nathan Juran, Le nettoyeur de George Marshall, Le survivant des monts lointains de James Neilson, Une balle signée X de Jack Arnold ou bien encore Six chevaux dans la plaine de Harry Keller. Représailles en Arizona n’en fait pas partie, film de fin carrière poussif et à peine meilleur qu’une production A.C. Lyles. Tourné en 1965, c’est un western totalement anachronique alors que Sergio Leone a déjà réalisé Pour une poignée de dollars, Sam Peckinpah, Coups de feu dans la sierra et surtout Major Dundee ou Gordon Douglas, Rio Conchos. Ce n’est pas si grave et on peut même lui savoir gré de ne pas avoir succombé à la mode italienne ou révisionniste qui commence alors à régénérer (au mieux) ou défigurer (au pire) le genre. 


Ce qui l’est plus en revanche est le manque de personnalité sinon de caractère de ce Arizona Raiders qui évoque la figure du hors-la-loi William Quantrill, quoique de manière lointaine. Plutôt convaincant, Audie Murphy n’est pour rien dans ce résultat (très) mitigé. Réputé pour l’efficacité de ses serials, le vétéran William Witney peine à insuffler un peu de nerf à un matériau guère exaltant dont on ne retient qu’une poignée de scènes d’action. Introduit par un pesant et interminable monologue auquel succède ensuite une voix off d’un autre temps (bien qu’assurée en français par Michel Gatineau) , autant dire que Représailles en Arizona démarre de façon trop pépère pour susciter autre chose qu’un ennui poli. L’absence de ces seconds couteaux qui font le sel des séries B n’aide pas non plus à sauver ce pale western de la morosité. Sur Quantrill, mieux vaut se rabattre sur Kansas en feu (1950) de Ray Enright, autre série B certes, qu’animait déjà Audie Murphy (en Jesse James), mais fait d’une autre étoffe que ce western qui témoigne par ses allures d’épisode de banale série télé, de l’inexorable déclin du genre à Hollywood.  (13.01.2025) ⍖


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