Zygmunt Sulistrowski - Frissons africains (1970)


Africa Erotica fait partie de ces obscurs nanars érotiques aussi débiles que foireux dont on se demande par quel miracle (?) ils ont pu voir le jour, production franco-italo-américaine réalisée par le polonais Zygmunt Sulistrowski (auquel on doit entre autres L’Amazone nue et Macumba sous bannière brésilienne).  Il y tient aussi le rôle poisseux du photographe sous le pseudo de Darr Poran. Le Français Louis Soulanes, directeur de la photo du Seuil du vide de Jean-François Davy, semble l’avoir secondé sans être crédité au générique. Même à deux, ils se révèlent néanmoins incapables de presser la moindre petite goutte de tension des rares scènes dramatiques (le viol subi par Karen quand elle était plus jeune) ou sensées être menaçantes (les deux héros attaqués par un serpent ou une grosse araignée). Au vrai, Frissons africains n’a d’autre but, entre deux plans de savane et de jungle, que d’exhiber la blondeur aguichante et les seins gourmands de Carrie Rochelle et des couples qui baisent dans la nature sans qu’on sache trop pourquoi (décidément une habitude chez Sulistrowski comme le confirmera plus tard A Ihla Do Amor). 


Ce qui bien sûr n’est pas suffisant pour remplir les 80 minutes nécessaires. Du coup, échoué en panne sèche à mi-parcours, le film enfile ensuite un long flash-back à Hong-Kong sans aucun intérêt puis une partouze (soft) qui tombe comme un cheveu sur la soupe mais où l’on reconnaît Brigitte Lahaie ! Or, en 1970, celle-ci n’a que quinze ans et n’a par conséquent pas encore démarré sa carrière. Tirée d’un autre film, cette séquence a donc été insérée bien plus tard, pour gonfler un peu le bousard. Bref, pas d’aventures mais beaucoup d’un érotisme torride dans une terre propice aux fantasmes moites. Très mauvais et pis, ennuyeux, Africa Erotica résume ce cinéma bricolé et mal branlé, mité par des inserts maladroitement montés. Seuls accrochent vaguement la rétine les charmes de l’inconnue Carrie Rochelle, dont il s’agit de l’unique expérience cinématographique ce qui, au vu de son absence totale de talent, n’est tellement pas surprenant !  (27.01.2025) ⍖


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