A sa mesure, modeste, Bed Of Roses nous rappelle que, contrairement à ce qu’on entend trop souvent rabâcher, les actrices américaines n’ont pas attendu les années 2020 pour tenir des premiers rôles, de caractère à fortiori, loin de cette image d’Epinal qui voudrait qu’elles aient été réduites jusqu’à peu aux emplois purement décoratifs sinon au repos du guerrier. En effet, quelle liberté, quelle audace dans cette comédie pré code où Constance Bennett, l’une des grandes stars (oubliées) du Hollywood des années 30, interprète une aventurière mi arnaqueuse mi prostituée qui trompe les hommes pour s’enrichir. La morale est toutefois sauve puisqu’elle finira par préférer l’amour à l’argent, dans les bras de Joel McCrea, beau comme un Gary Cooper.
Il est vrai cependant que le code Hays ne tardera pas à bannir des écrans ces héroïnes à la moralité douteuse et à traquer dialogues et situations équivoques. Brillants et plein d’esprit, ceux de La revanche du cœur ne manquent d’ailleurs pas de sel, riches en sous-entendus gentiment coquins. Comme souvent et particulièrement quand elle est dirigée par Gregory LaCava (on se souvient d’elle en duchesse nymphomane dans Les amours de Cellini), Constance Bennett exsude un érotisme à peine voilé et le couple qu’elle forme avec McCrea fonctionne à merveille. Bien sûr, long de soixante-sept (trop) petites minutes, le film mériterait d’être plus développé, néanmoins son charme pétillant opère en dépit d’une esthétique qui accuse forcément son âge vénérable. (03.03.2025) ⍖⍖
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