Une affiche aguichante qui pourrait être la couverture d’un roman de gare, promettant bagarres et une giclée d’érotisme avec sa jolie pépée dont les seins pointent avec gourmandise, Sergio Sollima derrière la caméra auquel nous vouons un culte pour ses westerns (Colorado, Le dernier face à face, Saludos Hombre), un poliziottesco riche en douilles (La poursuite implacable) et un des meilleurs Bronson (La cité de la violence), c’est peu dire que Agent 3S3, passeport pour l’enfer se présentait sous des augures sinon jouissifs au moins sympathiques. Malheureusement, l’électroencéphalogramme désespérément plat, qui ne s’agite que le temps d’une poursuite où la bagnole du héros se trouve coincée entre deux camions qui l’ont pris en chasse, au milieu d’un paysage enneigé, le film échoue à maintenir l’intérêt, europsy inodore comme les Européens et les Italiens plus particulièrement en usineront au milieu des années 60 sans jamais faire preuve d’imagination ni de réussite.
L’action se résume à quelques coups de poing, George Ardisson, un de ces nombreux acteurs italiens qui a prêté sa mollesse à tous les genres du bis rital, du fantastique (Hercule et les vampires, La sorcière sanglante) au western (Massacre au Grand Canyon) en passant par Zorro, ne suscite guère d’enthousiasme, pas plus que les comédiennes, à l’exception relative d’une Seyna Seyn toujours féline. Il y a heureusement Fernando Sancho et Sal Borgese, dont on a l’impression qu’ils figurent alors dans tous les films italiens ! Et on saura au moins gré à Sergio Sollima d’avoir cherché à coller à l’ambiance rude et crasseuse des romans d’espionnage à la Paul Kenny, plutôt que de tenter de copier les James Bond avec lesquels il ne peut de toute façon rivaliser, faute de moyens et d’ambition. Pas franchement palpitant, Agent 3S3, passeport pour l’enfer sera néanmoins suivi par Agent 3S3, massacre au soleil (1966) du même Sollima et toujours animé par George Ardisson mais avec un peu plus de bonheur et de nerfs (tout est relatif cependant). Le réalisateur tournera un troisième et dernier europsy, Un certain monsieur Bingo (1966) avant de tâter du western pour un résultat nettement plus excitant… (02.04.2025) ⍖
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