Until Death Overtakes Me - Symphony III - Monolith (2006)


Le doom, du moins sous l’une de ses formes actuelles (celle du funeral doom), est une musique masochiste, qualificatif qui convient aussi très bien à ceux qui la pratiquent et à ceux qui la savourent quand la nuit commence à envelopper les rues ou lorsque l’hiver s’est durablement installé. En effet, toujours plus noir, toujours plus loin dans la dépression et l’indicible : telle semble être le mot d’ordre désormais de toute une nouvelle génération de musiciens solitaires cloîtrés dans leur studio d’enregistrement, et ce, pour le plus grand plaisir d’une poignée de fidèles.  Si par son extrême lenteur (euphémisme) et son autarcie musicale, Prelude To Monolith était déjà une œuvre pour le moins difficile d’accès, que dire de cette troisième offrande de Until Death Overtakes Me, si ce n’est qu’elle pousse le bouchon encore plus loin, en offrant seulement 3 titres (plus une intro) en plus de 70 minutes ( ! !). 

La recette est la même : voix d’outre-tombe lointaine et spectrale, absence de rythme, synthétiseurs et orgues aux accents religieux, piliers d’un édifice vaporeux, comme prisonnier d’une brume éternelle, qu’une guitare au son pollué et grésillant vient à intervalles réguliers fissurer. Mais elle se trouve encore amplifiée par la durée des morceaux dont le dernier dépasse les 30 minutes ! La prochaine étape devrait être un titre unique s’égrenant sur une heure. En attendant, savourons ce monolithe funèbre, suicidaire et atmosphérique, interminable (et chiant très probablement) pour 99 % de la population, mais envoûtant et d’une beauté pétrifiée pour une minorité de privilégiés. Le funeral doom, et Until Death Overtakes Me le démontre bien, se révèle une musique qui ne s’explique pas ;  que l’on ressent ou pas. Si vous ne la comprenez pas, passer votre chemin et laisser les (quelques) initiés qui eux la comprennent, chérir ce trésor qui ne peut s’apprécier que dans l’obscurité et seul. (2006) ⍖⍖⍖

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