Anamnesi - Anamnesi (2010)


Label modeste, inégal mais cependant passionné, Naturmacht nous permet toutefois de découvrir parfois d'excellents petits groupuscules, surtout lorsqu'il tamise la terre du Black Metal plutôt que de l'Ambient médiéval du pauvre à la manière du Burzum carcéral d'ailleurs. Après Blaze Of Sorrow, c'est de nouveau d'Italie que la découverte a lieu avec Anamnesi, à la fois nom du seul musicien à l'animer, du projet et de ce premier jet en tout point remarquable. S'inscrivant dans un substrat historique et culturel national (l'instrumental "1919"), l'oeuvre creuse la peau d'un Art Noir extrêmement mélancolique et cryptique sans pour autant s'égarer au milieu des marécages suicidaires. Au demeurant très réussi, "Anima Al Fronte" ouvre trompeusement l'album avec un rythme souvent effréné ne reflétant pas un ton général plus porté sur la dépression. De fait, dès la plage Ambient et mortuaire "Ombre", Anamnesi entame une descente à la mine en serrant le frein à main, quand bien même l'iItalien ne s'interdit pas quelques accélérations fiévreuses ("Ora é Sempre", "Attesa Rinascita"). 

Si on peut juger sa construction curieuse, agglomérant en début et en fin de parcours de courtes pistes instrumentale, avant d'aligner en son centre de (plus) longues complaintes, il n'en souffre étonnamment pas. Et on est très vite engourdi par celles-ci et leur progression lancinante, à l'image de "Orizonte Del Pensiero" qui injecte son poison très lentement ou du noir "Legionari Dell'Orsa Maggiore", pollué par ces riffs dissonnants suintant l'humidité souterraine par toutes les notes. Sans rien révolutionner, Anamnesi parvient néanmoins à laisser de profonds résidus dans la mémoire car un suaire véritablement sinistre le drape cependant qu'il possède cette faculté précieuse à avaler la moindre source de lumière aux alentours. A l'instar de Blaze Of Sorrow ou de Tenebrae In Perpetuum, l'Italien réussit à capturer une négativité, une vibration obscure qui fait (parfois) du Black transalpin dans ses meilleurs moments, le digne héritier des Grands Anciens lorsque le genre était habité par une énergie noire et malsaine non feinte. Fort de ce galop d'essai, reste à savoir si ce one man band n'est pas voué comme tant d'autre à sombrer trop vite.... (12.06.2012 | MW) ⍖⍖

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