Malgré son très bon score dans les salles françaises, faisant de lui un des plus gros succès de son auteur, Invictus n'en reste pas moins un film décevant de la part de Clint Eastwood. Celui-ci ne semble pas s'être beaucoup investi, donnant l'impression d'avoir accepté de le tourner pour faire plaisir à son copain Morgan Freeman. Plus à l'aise avec les recoins, les angles morts de la vie, avec des personnages au traitement moins manichéen, le réalisateur ne parvient pas à passionner totalement. Bien entendu, Invictus est inattaquable tant d'un point de l'interprétation (Freeman est bon, sans pour autant l'être plus que d'habitude) que de la mise ne scène, fluide et classique même si Eastwood abuse lors de ralentis qui ne s'imposaient pas lors du match final.
Si les parties de rugby sont convaincantes, quand bien même les spécialistes de ce sport ont pu relever de menues erreurs, c'est cependant lors des séquences plus intimes où Mandela dévoile ses fêlures que la signature de Clint est la plus sensible, aidé par la belle partition que signe son fils Kyle. Un peu à la manière de Mémoires de nos pères (2006), Invictus est un bon film mais qui peine à émouvoir, à toucher. Un beau sujet mais ce dernier était-il suffisant pour être porté à l'écran ? Ce n'est pas certain... (07.07.2010) ⍖⍖
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