KröniK | Lâmmia - S/T (2018)


Dans le registre ensorcelant d’un doom gainé de chant féminin, Lâmmia offre un galop d’essai prometteur, cryptique et solaire tout ensemble

Si on trouve tout et (surtout) n’importe quoi sur Bandcamp, il arrive que de belles rencontres aient lieu sur cette plateforme devenue incontournable autant pour les musiciens que pour les mélomanes en quête de découvertes. C’est ainsi, au gré d’une de nos flâneries quotidiennes à travers les pages étiquetées "doom" que nous avons croisé la route de Lâmmia. Les oreilles (souvent) au niveau du slip, le tag "Female fronted" accolé à la carte de visite de ce groupe qui nous était inconnu n’a fait qu’attiser notre curiosité et nous donner l’envie de goûter la marchandise qu’il a dans son bustier.


Un rapide coup d’œil sur son origine géographique nous apprend que cette formation est brésilienne, une raison de plus pour tenir la pépite inespérée car peut-être détentrice d’un son et d’une expression moins stéréotypés. Dont acte.La pénétration de ce qui n’est certes qu’un EP, cependant long d’une bonne demi-heure, a confirmé les promesses orgiaques nées de ces premiers indices. Guidé sur l’autel par une prêtresse aussi séduisante qu’habitée, Lâmmia est le sculpteur d’un doom stoner écrasé par une chaude obscurité, à l’image d'un ‘Acid Trip’ qui, placé en ouverture, s’enfonce pesamment dans une fente crépusculaire écartée par des guitares nourries au hard rock bluesy et seventies. Armé d’un chant puissamment émotionnel, Carmen emporte tout, jetant un voile de velours sur cette procession lourde et enfumée. Suivent quatre titres plus ramassés, tour à tour nerveux (‘Night Queen’), heavy (‘Demonlove’), toujours efficaces (‘Boys’), parfois curieux, témoin ce ‘Demeval’ et sa basse gourmande et naviguant aux confins d’un hard psyché et pourtant groovy. La face la plus doom est incarnée en fin de parcours par une seconde et massive sentinelle. Placé ainsi en bout de course, ‘Spellbound’ répond à l’enclume inaugurale tout en baguenaudant le long d’une route à champignons. Sur un socle rythmique terreux, vocalises enténébrées et guitares gorgées de feeling rivalisent en atmosphères telluriques. Dans le registre ensorcelant d’un doom gainé de chant féminin, Lâmmia offre un galop d’essai prometteur, cryptique et solaire tout ensemble. (16/05/2018)


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