D’origine suédoise, Memory Garden n’a pas eu la carrière que son potentiel méritait. Trois albums et un mini, et puis s’en va (avant sa résurrection en 2008), dans l’indifférence générale qui plus est. Alors certes, le groupe n’a jamais bénéficié, dans un créneau musical similaire, de la même aura, ni de la même influence que son aîné Candlemass, mais bon, l’écoute de sa première prière, Tides témoigne d’un talent évident à ciseler un doom lyrique de toute beauté. Produit par Fredrik Nordström, à une époque où celui-ci ne jouissait pas encore de la réputation qui sera plus tard la sienne, ce disque se hisse sans problème au niveau des œuvres de son rival Solitude Aeternus, l’autre fils spirituel de la bande de Leif Edling. Il suffit d’écouter les remarquables « Genesis », « Dream Horizons ou « Trapped At The Pharaoes », doté d’un feeling oriental diffus, pour s’en convaincre. Il faut être sourd pour pouvoir affirmer le contraire !
Le groupe répand son désespoir en façonnant des complaintes plus heavy que profondément doom, mais lentes et envoûtantes comme le genre l’exige et que ne castre jamais une durée n’excédant que rarement les 6 minutes. Lourds et parfois menaçants, les riffs tissent une toile mélancolique que vient parachever un chant haut perché somptueux, assuré par Stefan Berglund, probablement l’un des vocalistes les plus sous-estimés du circuit. Comment, à ce titre, ne pas ressentir des frissons lors de la poignante power ballade « Blissfull », rehaussée par des notes de piano déchirantes et qui achève l’album sur une note qui confine à la résignation. Injustement méconnu, Tides mériterait d’être réévalué à sa juste valeur car il enterre sans problème nombre d’opus davantage reconnus que lui. A noter que cet essai est enrichi du ep Forever, lequel poursuit le temps de quatre titres d’excellente facture (surtout le pesant « Warlord ») l’onde de choc déclenchée par son prédécesseur. (08.09.2007) ⍖⍖⍖
Commentaires
Enregistrer un commentaire