Miasthenia n’est pas un groupe sur lequel on a envie de s’appesantir pendant trois plombes parce qu’on en a marre de toutes ces hordes de black metal de série Z, dont fait assurément partie cette obscure formation brésilienne. La série Z, comme la série B, peut avoir son charme, ce n’est pas cela que nous condamnons, mais le manque d’imagination de tous ces bataillons qui se contentent bien souvent de pomper les ténors du genre. Miasthenia prétend faire du pagan black. Très bien. Pour nous, les groupes correspondant à cette définition sont Enslaved (plus viking que pagan, toutefois), Primodial, Belenos par exemple, c’est-à-dire des groupes qui rendent hommage à la nature de leur pays dans ce qu’elle a de plus sombre ; dans les forces noires et païennes d’un passé lointain et glorieux. Les textes des Brésiliens font sans doute référence à l’histoire et au folklore précolombiens, mais leur musique se réduit bien souvent à une resucée sans originalité d’un black heavy et symphonique à la Cradle Of Filth.
Sauf qu’ici symphonique ne rime pas avec orchestre mais avec nappes de claviers, un peu à la façon de la scène méditerranéenne dans lesquelles se noient des titres plus longs que réellement épiques. En revanche, le groupe maîtrise mieux ses ambitions heavy metal ; les guitares à la Maiden cavalent dans tous les sens et font un peu remonter la cote de ce quatuor, dont la seule singularité réside dans le fait de posséder une chanteuse parmi ses rangs, la sans doute charmante Hécate. Néanmoins, dans le genre, Cadaveria (Opera IX, Cadaveria) a plus de personnalité. Pour le reste, des corpsepaints de rigueur aux poses clichées au possible, tout ici est balisé de A jusqu’à Z. XVI n’est pas désagréable, certains titres, tels que « XVI », « Sagrimones do Falcao » ou bien encore « Rituais de Rebeliao » supporteront bien quelques écoutes, mais il n’est qu’un album de black metal comme il en existe des milliards.(26.08.2007) ⍖
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