KröniK | Morbid Angel - Heretic (2003)


Autrefois leader incontesté de la scène death metal dont il fût un des pères fondateurs avec Death et Obituary, depuis quelques années, l’astre noir Morbid Angel ne rayonne plus autant qu’avant. Bien que Trey Azagthoth minimise leur rôle au sein du groupe et dans le processus de composition, il est clair que les départs du hurleur David Vincent, puis, récemment, et dans une moindre mesure, du guitariste Erik Rutan, ne sont sans doute pas étranger à la baisse d’inspiration que le groupe rencontre aujourd’hui. Gateways To Annihilation, malgré d’évidentes qualités, était déjà un cran en-dessous de ses vénérés prédécesseurs, véritables Tables de la Loi du style, que dire alors de ce Heretic inégal ? Ce septième album studio pâtit déjà d’une production faiblarde, très en deçà des standards en vigueur dans les années 2000. Ajoutons à cela certaines déflagrations d’une banalité criminelle (« Curse The Flesh », « Stricken Arise »…) et une architecture curieuse et peu inspirée, avec quatre titres instrumentaux, certes excellents (hormis cet inutile solo de batterie, « Drum Check », qui semble n’avoir d’autre raison d’être que d’épater la galerie avec le jeu, toujours impressionnant il est vrai, de Pete Sandoval), agglomérés en fin de course, alors qu’il aurait été plus judicieux de les répartir à travers l’ensemble du disque. 


Le constat est donc sévère. Mais avec un tel géant, on se doit d’être plus exigeant qu’avec le premier petit soldat de série B venu ! Pour autant, Heretic n’est pas mauvais en soit. Etouffant, dense, brutal, il libère son quota de plans furieux, cosmiques et ultra rapides, par le biais de quelques bombes nucléaires comme seul Azagthoth sait en pondre : « Cleansed In Pestilence (Blade Of Elohim » ou « Enshrined By Grace », sans atteindre le niveau des perles émaillant Blessed Are The Sick par exemple, se révèlent être des monstres d’efficacité. De même, Morbid Angel réussit particulièrement l’exercice instrumental, comme le prouvent le malsain et quasi lovecraftien « Place Of Many Deaths » ou le monumental « Victorious March Of Reign The Conqeror » et ses allures de musique de films. Mais bon, ces quelques bons moments ne rachète que péniblement la faiblesse générale de l’ensemble. Il est certain que le retour inespéré de David Vincent, survenu depuis,  sera déterminant quant à l’avenir du groupe. Pourra-t-il redresser la barre afin de remettre le navire dans la bonne direction  ou bien son come-back n’aura-t-il été qu’un coup marketing pour éviter le naufrage annoncé ? La question vaut son pesant de cervelles fraîches… (09.07.2007) ⍖⍖

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