KröniK | Mourning Beloveth - The Sullen Sulcus (2002)


Bien que The Sullen Sulcus soit son deuxième album, le premier, le déjà grandiose Dust, fût tellement mal distribué, que beaucoup vont découvrir Mourning Beloveth avec cette nouvelle offrande. Et ceux-ci ne se doutent peut-être pas encore de la chance qu’ils vont avoir tant les Irlandais s’imposent clairement comme faisant partie de l’élite au sein des pourvoyeurs en spleen et en dépression. Comparé d’une manière un peu réductrice à My Dying Bride, le groupe ne partage pourtant pas beaucoup de points communs avec son aîné, si ce n’est un goût prononcé pour les longues complaintes (une des composantes du doom, du reste) et les riffs granitiques qui forment le socle d’une musique profondément désespérée, ainsi que le fait d’enregistrer aux Academy Studios. 


Moins romantique (ou gothique, c’est selon !), Mourning Beloveth se distingue pourtant de son modèle grâce, notamment, à l’alliance entre une voix bien caverneuse et un chant clair et tragique. Il demeure l’un des seuls actuellement à forger un doom aussi triste, mais sans sombrer dans la mièvrerie ou dans le suicidaire gratuit ; plus pachydermique que vraiment lent ; mais d’une beauté immense pour qui sera l’apprécier (le superbe « Narcissistic Funeral »). Monument de douleur et de souffrance, The Sullen Sulcus dégage un tel sentiment de désespoir qu’il en devient presque introspectif et universel car les sentiments dont il est le terreau touchent tous ceux qui ont approché au moins une fois dans leur vie le malheur ; tous ceux qui traînent leur existence comme un boulet… Il donnent envie de s’abîmer dans ses propres tourments. Aidé par une prise de son démentiel, à faire trembler les murs, Mourning Beloveth a réussi à offrir une nouvelle pierre angulaire au doom, ce que Dust, dont il est une sorte de brouillon, annonçait déjà. (29.06.2007) ⍖⍖⍖

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