36 heures à tuer est un petit polar américain des années 30 totalement oublié aujourd'hui, comme beaucoup d'autres du reste. Et sans la présence de Brian Donlevy, nous ne nous y serions probablement jamais intéressés. Ce dernier ne force pourtant pas son talent dans la peau d'un G-Man qui se fait passer pour un journaliste afin de capturer un voleur embarqué dans un train qui doit le mener à Kansas City. Si on est tout étonné de le retrouver du bon côté de la loi, ce qui n'est pas si fréquent, hormis dans Impact (1949) ou les Quatermass (Le monstre, La marque), il démontre ici, le regard perçant, la moustache noire raffinée, qu'il n'est jamais aussi savoureux qu'en crapule aussi fourbe qu'élégante.
Quelques visages familiers (Warren Hymer, Julius Tannen), un scénario auquel a participé le grand W.R. Burnett, figure majeure du roman noir (Le petit César, High Sierra) et un récit rondement mené par Eugene Forde, artisan efficace qui a signé quelques Charlie Chan, un Dressed To Kill (1941) avec Lloyd Nolan, de bonne mémoire, ou Le mur invisible (1947) avec Jeff Chandler, suffisent à peine à sauver cette modeste bobine dont on a du mal croire qu'elle se déroule dans un train et que parasitent les apparitions agaçantes d'un portier noir, caricature du "nègre" de service. 36 Hours To Kill est agréable à regarder d'autant plus qu'il ne dire que 66 minutes mais il ne faut pas attendre plus de lui qu'une série B routinière mais dont le bon sujet appelait pourtant un traitement plus ambitieux. (26.03.2023) ⍖⍖
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