CinéZone | Alfred Hitchcock - A l'est de Shanghaï (1932)


Avant la première version de L’homme qui en savait trop (1934) et exception faite de The Lodger (1926), Chantage (1929) et Meurtre (1930), la période dite anglaise d’Alfred Hitchcock est jalonnée de films dont on se demande quel intérêt il a pu trouver à les réaliser tant ces drames parfois sentimentaux (A l’américaine, The Manxman) ou non (The Skin Game) ne correspondent pas à l’univers criminel et grinçant qui fera sa renommée. Bien que le cinéaste ainsi que François Truffaut ressentaient une certaine tendresse à son égard, A l’est de Shanghaï rejoint ces lointaines bobines aussi mornes que poussiéreuses qui ennuient plus qu’elles n’enchantent et titillent les sens. 


Si Hitchcock a très tôt adopté le parlant (dès Chantage), ce film porte néanmoins encore les stigmates du cinéma muet. Le recours à des cartons intercalaires et le jeu exagéré d’un Henry Kendall agaçant témoignent que cette nouvelle technique demeure encore hésitante. En dépit d’une conclusion étonnamment morale, de quelques échanges savoureux entre Joan Barry et Percy Marmont, d’un humour égratignant les conventions bourgeoises et l’esquisse encore timide de la blonde hitchcockienne, cette histoire de couple dont le mari et la femme, durant un voyage en bateau, s’éloignent l’un de l’autre au gré d’un vagabondage sentimental, pour mieux se retrouver, confirme que la comédie de mœurs ne sied définitivement pas au réalisateur. (25.05.2023) ⍖



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