Bien qu'active, la scène extrême hellénique n'a jamais brillé pour son talent ni pour son originalité. Beaucoup de petits groupes de série B, au charme certain, mais aucun cadors (hormis Rotting Christ et, dans un registre plus underground, Nocternity) aptes à concurrencer durablement les confrères installés plus à l'Ouest. Nightfall est représentatif de cette micro scène qui eut cependant sa relative heure de gloire au milieu des années 90, suite au succès de Septic Flesh, Horrified et Rotting Christ. Signé sur le label hexagonal, Holy records, qui fit beaucoup en son temps pour promouvoir ce metal au goût de féta, en signant à ses débuts des wagons de formations grecques (Septic Flesh, Exhumation, On Thorns I Lay...), Nightfall oeuvre dans une sorte de death metal mélodique, et parfois atmosphérique, d'honnête facture, sans être transcendant. Comme il se doit quand on est Méditerranéen et que l'on crache à la face du monde un bon vieux metal extrême des familles, les claviers sont omniprésents, lesquels confèrent à l'ensemble son charme, mais aussi ses limites.
Macabre Sunsets est son deuxième effort, après Parade Into Centuries ; il se veut moins death et plus dark. C'est d'ailleurs quand il lâche l'accélérateur pour frayer dans le pesant et le macabre, que le groupe tire le mieux son épingle du jeu. L'instrumental éponyme distille une ambiance lugubre particulièrement inquiétante, tandis que les titres les plus longs jouant davantage sur les atmosphères que sur l'agression pure et simple, tels que "Bitterness Leads MeTo My Savior Death", "Mother Of All Gods, Mother Of Mine" ou l'obsédant "Poetry Of Death" font leur petit effet, plus que les premières salves, qui foncent dans le tas sans trop réfléchir. Pas de quoi fouetter une bonne sœur donc, mais bon, ça passe le temps. De quoi ? Ecouter Nightfall ou fouetter une bonne sœur ? Ben, les deux ! Voilà des couchers de soleil macabres qui néanmoins ne risquent pas de plonger le monde dans une nuit éternelle. (28.05.2007) ⍖⍖
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