La désagrégation du communisme dans les pays de l'ancien bloc soviétique a servi du terreau propice à l'émergence d'une droite extrémiste nationaliste et souvent néo-nazie. La scène black metal alors naissante ne pouvait que se repètre de cet humus, suivant les agissements en Norvège de Burzum. A l'instar de la Pologne (avec Graveland) ou de l'ex-RDA (Absurd), l'Ukraine s'est très vite fait le berceau de groupuscules mêlant metal noir et idéologie fasciste. Nokturnal Mortum reste le plus célèbre d'entre eux. Cependant, depuis ses débuts vers 1992, le groupe a évolué aussi bien dans la forme que dans le fond. Dans la forme, tout d'abord, il est passé d'un black symphonique proche de Dimmu Borgir et de Cradle Of Filth, à un pagan metal majestueux et épique coloré de nombreuses teintes folkloriques ; sur le fond enfin, le message anti-chrétien (comme sur Nechrist) a mué vers un discours néo-paien, néanmoins toujours ultra-nationaliste.
Enregistré entre 1994 et 1995, mais demeuré inédit jusqu'en 2003, Twilightfall s'inscrit donc dans la première période du combo. Au menu, un black très mélodique, qui puise de nombreuses influences dans le heavy de la NWOBHM, comme l'illustrent les harmonies et les cavalcades à la six cordes dignes d'Iron Maiden ("Erg Of Ukrainia", "On The Wings Of Scarlet Sunset"...), même si c'est surtout les claviers, un peu trop envahissants du reste, qui mènent la danse. Les titres sont longs, épiques, bien dans le style façonné par les Ukrainiens, toutefois, Nokturnal Mortum atteindra une autre dimension, plus mythologique, plus originale également sur ses derniers méfaits, comme sur Weltanschauung, par exemple. Reste que le contraste entre une musique aux apparats foncièrement mélodiques et accessibles et l'idéologie nationaliste tapie derrière, est pour le moins troublant… (06.05.2007) ⍖⍖
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