CinéZone | Lloyd Bacon - Agent double (1939)


S’il faudra attendre l’attaque de Pearl Arbor en décembre 1941 pour voir les Etats-Unis rompre avec sa neutralité et entrer enfin en guerre contre les puissances de l’Axe, Hollywood a en revanche très tôt pris position contre l’Allemagne nazie en usinant tout un cinéma de propagande destiné à alerter les Américains, tout d’abord de façon discrète mais évidente puis de plus en plus virulente. Agent double s’inscrit dans ce contexte en évoquant le spectre de la cinquième colonne. Mais il souffre de la comparaison avec le Correspondant 17 qu’Alfred Hitchcock tournera l’année suivante avec le même Joel McCrea pour héros, lequel troquera alors l’habit de diplomate pour celui de journaliste. 


En effet, malgré quelques plans soignés que charbonne un noir et blanc expressionniste où les silhouettes se découpent dans une obscurité inquiétante, Lloyd Bacon n’est pas Hitchcock. Malgré ou à cause de sa longue expérience de réalisateur chevronné et servile, il s’exécute et assure un travail purement fonctionnel, peu aidé il est vrai par une histoire abracadabrante d’espionne au rabais (Brenda Marshall aussi mignonne que peu convaincante) qui, par amour pour l’homme qu’elle a trompé, décide de changer de camp, romance et happy end oblige ! Bénéficiant du charme propre aux productions de la Warner, Agent double est donc à voir pour ce qu’il est,  rejeton mineur du cinéma de propagande antinazi américain alors que les Etats-Unis ne sont pas encore entrés en guerre. (06.11.2023) ⍖⍖


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