Malgré sa fin ouverte qui semble annoncer une nouvelle intrigue qui se déroulerait trente ans plus tard, une suite à Retour vers le futur n'avait pourtant pas été envisagée par Robert Zemeckis dès le tournage terminé. C'est l'immense succès, commercial plus que critique d'ailleurs, qui le fit changer d'avis, évidemment poussé par la Universal qui flaira le coup juteux à une époque où les franchises étaient déjà à la mode, que l'on songe aux sagas Star Wars, Mad Max, Indiana Jones, Rambo ou L'arme fatale. Zemeckis accaparé par la réalisation de Qui veut la peau de Roger Rabbit ?, le projet est long à se concrétiser, ce qui explique la sortie finalement presque tardive de Back To The Future Part II à laquelle s'enchainera très (trop ?) rapidement celle du troisième et dernier volet, tourné dans la foulée. En vérité ces deux suites n'en forment qu'une seule, scindée en deux parties. Le succès sera encore une fois au rendez-vous, faisant de cette trilogie une des préférées des cinéphiles qui ont pour elle une affection toute particulière. Pourtant, reconnaissons que le film originel demeure très nettement le plus réussi des trois.
Moins drôle que son prédécesseur (peut-être en raison de l'absence de Crispin Glover, hilarant dans la peau de ce George McFly pathétique mais tellement humain), moins chaleureux que son successeur, le deuxième chapitre parait parfois confus, pesant dans sa première partie, embarrassée au surplus par le jeu appuyé des acteurs, plus inspiré lorsqu'il revisite Retour vers le futur I. Là réside d'ailleurs le principal intérêt et la (relative) faiblesse de cette suite qui tire jusqu'au délire le fil du paradoxe temporel, jouant très astucieusement avec le premier film, ce qui l'empêche en définitive d'exister par elle-même tant elle impose d'avoir vu son aîné pour être comprise et appréciée. Mais grâce aux nombreux clins d'œil (Biff Tannen teint en blond se moque - déjà - de Donald Trump) et références cinématographiques (Les dents de la mer, Pour une poignée de dollars) qui le jonchent et une dernière partie complètement folle où se chevauchent plusieurs strates temporelles, Retour vers le futur 2 complète son prédécesseur avec une frénésie paroxysmique et une gourmandise certes pas toujours digeste mais jubilatoire. Plus qu'un film de Zemeckis, c'est un film pour Zemeckis qui s'amuse comme un gamin avec le potentiel de l'histoire qu'il a imaginée. (27.10.2023) ⍖⍖⍖
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