Tout d’abord comédien associé à l’âge d’or du cinéma britannique des années 40 et 50 (Le gang des tueurs, The Guinea Pig), Richard Attenborough entame à partir de 1969 et Ah dieu ! Que la guerre est jolie une carrière de réalisateur de grosses machines historiques (Un pont trop loin) et de biographies (Gandhi, Chaplin). Balayant les jeunes et méconnues années de Winston Churchill, Les griffes du lion appartient à la seconde catégorie. C’est le principal intéressé lui-même qui, peu avant sa mort en 1965, suggéra au scénariste et producteur Carl Foreman d’adapter son autobiographie My Early Life. Malgré une habileté technique déjà affirmée alors qu’il ne s’agit que sa deuxième expérience derrière la caméra, Attenborough paraît écrasé sous le poids de son personnage dont il brosse un portrait très scolaire, embarrassé qui plus est par une envahissante voix off. Trop hagiographique et néanmoins dépourvu de l’esprit turbulent de son sujet, son film semble bien sage, trop long et manque de souffle.
Conçu comme une œuvre à grand spectacle, Les griffes du lion réussit pourtant moins dans l’aventure (l’épisode au Soudan qui remplit la seconde partie) que dans l’illustration de la relation compliquée entre Churchill et son père Lord Randolph, un homme dur et distant pour lequel il vouera cependant une éternelle admiration qui déterminera toute sa carrière, militaire puis politique. Finalement, le film impressionne avant tout pour sa luxueuse distribution. Ainsi aux côtés du jeune Simon Ward (Le retour de Frankenstein, Le tigre du ciel) dans le rôle-titre, Robert Shaw (presque méconnaissable en Lord Randolph) et Anne Bancroft défilent quelques grands noms du cinéma britannique d’alors (Jack Hawkins, John Mills, Robert Fleming) ou futurs (Ian Holm, Anthony Hopkins), qui ne suffisent pas à sauver totalement ce biopic en définitive décevant. (11.12.2023) ⍖⍖
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