Troisième cuvée d'On Thorns I Lay, le somptueux Crystal Tears avait introduit une profonde rupture dans le style du groupe. Exit le dark metal à la sauce hellénique et les vocaux death des deux premières galettes. Enter le chant clair, masculin et féminin, pour un résultat désormais plus proche de l'atmosphérique que de la scène extrême à laquelle il fut rattaché à ses débuts, emporté par la vague grecque du moment incarnée par Septic Flesh, Exhumation et autre Horrified. Son successeur, tout en apportant dans ses bagages quelques nouveautés, dont la présence d'effets modernes, comme sur "Heaven's Passager", Futur Narcotic continue de creuser cette évolution, en conférant aux vocalises féminines encore davantage d'espace, avec le recrutement à temps plein de la chanteuse Claudia. De même, le violon, qui avait opérer une apparition remarquée sur l'opus précédent, a à nouveau droit de citer ; une heureuse initiative car On Thorns I Lay sait utiliser cet instrument profondément désespéré à bon escient. Combiné à un piano emprunt d'une gravité toute aussi prégnante ("Love Can Be A Ware", "Ethereal Blue"), le violon permet à la musique du combo gréco-roumain (il est installé à Bucarest depuis la fin des nineties) de répandre tel un voile mortuaire, des ambiances d'une grande tristesse.
Ses cordes suintent une mélancolie à fleur de peau, fil conducteur d'un album qui ne respire vraiment pas la joie de vivre, sans pour autant sombrer dans l'apitoiement de soi. Dès l'instrumental introductif, "Infinity", c'est comme si une chappe de désespoir s'abattait sur l'auditeur, qu'aucune lumière ne vient jamais éclairer. Un disque froid teinté de gris, parfait reflet de la grisaille d'une vie sans chaleur, ni véritables joies, plutôt des ersatz de bonheur. Moins réussi que Crystal Tears, Future Narcotic donne l'image d'un groupe intéressant et doté d'une identité certaine, mais qui devra toutefois encore corriger quelques menus défauts (un chant masculin faiblard et sans charme) pour parvenir à jouer en première division, ce que ses offrandes suivantes, publiés dans une quasi confidentialité chez le label grec Black Lotus (qui a depuis mis la clé sous la porte, comme beaucoup d'autres d'ailleurs), et non plus chez notre activiste hexagonal préféré Holy Records, ne permettront certainement de concrétiser de si tôt.(08.04.2007) ⍖⍖
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