CinéZone | William Wellman - Adieu Lady (1956)

On dit souvent que les enfants et les animaux sont les plus difficiles à diriger dans un film. Or, Adieu Lady met en scène un enfant et un chien. Le gamin, c’est Brandon De Wilde, enfant star de L’homme des vallées perdues (1953) qui se tuera dans un accident de voiture en 1972 à l’âge de 30 ans. Les cheveux blonds, le regard sombre, il joue un jeune orphelin élevé par son oncle, un vieux grigou auquel Walter Brennan prête son rictus édenté. Tous les deux vivotent dans une cabane, plantée dans les marécages du Mississippi. Un jour, ils sont attirés par les bruits d’un animal dans les alentours. C’est une petite chienne qui se lèche comme un chat, semble rire et pleurer. Le garçon finit par l’attraper, puis décide de le dresser. Une amitié se noue entre l’enfant et le Basenji. Il peut paraître étonnant que William Wellman, habitué à filmer la guerre (Bastogne), l’aventure (L’appel de la forêt) ou l’Ouest (L’étrange incident, Convoi de femmes), se soit intéresser à ce sujet si éloigné de son univers. 


Mais, produit par John Wayne, Adieu Lady ne saurait être confondu avec un de ces innombrables divertissements enfantins qui fleurissaient à l’époque dans le sillage de Lassie et consorts. Découvrant que Lady (c’est le nom qu’il lui a donné) appartient en fait à quelqu’un qui la cherche, le garçon, bien que tiraillé par l’envie de le garder, décidera de restituer l’animal à son propriétaire. Si on aurait préféré une fin heureuse, que l’on espère et guette malgré tout jusqu’à la dernière minute, le triste dénouement élève le film bien au-dessus du banal produit familial qu’il semble être de prime abord. En acceptant de rendre le chien, le gamin acquiert la maturité, symbolisée par le café noir et désormais sans crème qu’il boit aux côtés de son oncle et de leur ami. Tourné avec un budget réduit, Goodbye, My Lady repose essentiellement sur l’évidente complicité entre Brandon De Wilde et Walter Brennan que la caméra de Wellman capture avec une tendre justesse. Curieusement, Sidney Poitier n’a qu’une scène dans ce film mineur néanmoins très attachant par sa simplicité et sa fin triste mais si belle. (11.02.2024) ⍖⍖

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