S'il a tout d'abord été assimilé aux nombreux side-projects du boulimique batteur de Dream Theater, Mike Portnoy, entre Liquid Tension Experiment, Transatlantic ou la carrière solo de Neil Morse, OSI est surtout la chose, le laboratoire de Jim Matheos, guitariste de Fates Warning de son état et de l'ancien claviériste du Theâtre du Rêve justement, Kevin Moore, artiste passionnant s'il en est. Ce second opus, après une première salve remarquée, notamment en raison des musiciens en présence - lorsque s'associent le temps d'un enregistrement des pointures telles que les trois lascars déjà cités, accompagnés de Steven Wilson de Porcupine Tree et de Sean Malone de Gordian Knot, le résultat a peu de chance de passer inaperçu ! - le démontre clairement, Portnoy se voyant ici relégué au rang d'accessoire, tandis que la basse est assurée par le mercenaire, au demeurant talentueux, Joey Vera. Moins foncièrement prog que son admirable prédécesseur, Free creuse de fait un sillon de plus en plus similaire à celui de Chroma Key, le principal port d'attache de Moore. Celui-ci s'en défend. Pourtant il semble bien difficile de ne pas songer à ce projet à l'écoute de ces titres dépouillés, presque désincarnés par moment, que sont les sublimes "Sure Your Will", "All Gone Now "Home Was Good".
Le chant singulier du claviériste est sans doute pour beaucoup dans cette similitude, de même que le caractère électro de l'album, davantage affirmé que sur Office Of Strategic Influence. Toutefois, Jim Matheos ne manque jamais de colorer ces nouvelles compositions de touches furieusement metal et que l'on ne croiserait pas sur les disques de Chroma Key, à l'image de "Bigger Wave" ou de "Simple Life", véritables Janus musical devant autant au chanteur qu'au guitariste. Du coup, désormais hydre à deux têtes, OSI apparaît plus équilibré car recentré autour des influences et des identités bien définies de ses principaux instigateurs. Il gagne en personnalité ce qu'il perd en puissance. Dépourvu d'un titre du gigantesque calibre de "ShutDOWN" qui avait propulsé son ainé vers des sommets, Free est du coup moins aisé à pénétrer, et ce en dépit d'une inspiration qui fonctionne toujours à plein régime et de relents hypnotiques qui le rendent des plus envoûtants. A noter que l'édition limitée renferme un second cd composé de 6 plages intéressantes, dont le puissant "Osidea 9" et sa ligne rythmique obsédante, qui aurait largement mérité de figurer sur l'album en lui-même. (20.03.2007) ⍖⍖
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