KröniK | Pain Of Salvation - Scarsick (2007)


Après un live, 12 : 5, intéressant mais dont le format acoustique en a déçu plus d'un, et un album studio, BE, décevant, Pain Of Salvation se devait de redresser la barre. Ce qui est chose faite avec ce Scarsick, digne successeur du somptueux Remedy Lane, datant de 2002 tout de même. Concept-album comme tous ses ainés, et second volet de The perfect Element (ce qu'il faut savoir, les ponts entre les deux disques étant des plus flous), le petit nouveau prend la forme d'une violente diatribe à l'encontre des Etats-Unis et de la politique extérieure contestable de George Bush. Une position engagée donc, mais qui ne surprend pas de la part du maître à penser de la formation suédoise, Daniel Gildenlöw, quand on se souvient de son refus d'accompagner The Flowers Kings sur sa tournée américaine. L'énergique et remuant "America" est d'ailleurs très révélateur quant à la volonté du groupe de railler le pays de la Bannière étoilée. Mais au-delà de ce thème fort, Scarsick est surtout un immense album, dont émanent une puissance de feu et une portée émotionnelle remarquables. Car, assimilé un peu maladroitement (comme beaucoup d'ailleurs) au metal progressif, Pain Of Salvation ne se nourrit pas des gimmicks propres au genre et ne sombre donc pas dans l'écueil inhérent dans lequel s'enlisent des groupes (talentueux néanmoins) tels que Dream Theater, à savoir une virtuosité gratuite, couplée à une froide complexité qui tue toute émotion. 


Oh non pas que la musique des Suédois soit simpliste, même si elle peut sembler l'être au premier abord, bien au contraire. Les musiciens sont de vrais monstres, mais chez eux l'énorme technicité dont ils sont capables se voit mise au service de chansons toujours accrocheuses et surtout pourvues d'une très grande profondeur émotionnelle, au point de n'être parfois pas loin de nous tirer une larme. Le chant si particulier de Gildenlöw participe il est vrai beaucoup de la douloureuse mélancolie qui émaille les compostions du groupe. Les superbes "Cribcaged", "Kingdom Of Loss", "Idiocraty" sont a ce titre particulièrement bouleversants. Chacun des morceaux, du puissant "Scarsick" au délirant "Disco Queen" sans oublier le monumental "Enter Rain" qui clôt l'album en beauté, recèlent en fait un travail de composition d'une densité et d'une richesse extrêmes, notamment au niveau du chant et du groove. Ils s'apparent tous à de petits chefs-d'oeuvre individuels, qui une fois additionnés donnent naissance en toute logique à une réussite artistique incontestable. Un futur classique, à n'en pas douter. (12.03.2007) ⍖⍖⍖

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