P.H.O.B.O.S. - Tectonics (2005)

Signé chez Candlelight, via le label Appease Me..., qui a décidément le nez creux pour flairer les groupes extrêmes les plus novateurs du moments, P.H.O.B.O.S. est un jeune combo français s'enfonçant dans un metal extrême des plus abyssaux. Cauchemardesque parfois, terrifiante très souvent, sa musique possède la lourdeur d'une plaque tectonique et la consistance épaisse du magma en fusion. Les huit titres (dont une intro presque paisible en regard de ce qui suit), tous pourvus d'une durée conséquente entre 7 et 10 minutes, forment un véritable bloc pétrifié dont les soubassements semblent plonger dans les profondeurs de la couche terrestre. Ils sont comme une gigantesque machine, dont le bruit résonne d'un écho effrayant au fin fond des galeries infinies qu'elle creuse en direction du centre de la terre. Cet opus au titre bien nommé est forgé autour d'une prolifération de sons telluriques oppressants, proche de l'indus, de riffs saturés et pachydermiques et d'un chant hurlé hystérique parfois aux confins du black, autant d'apparats qui ancre le groupe dans cette nouvelle mouvance baptisée doomcore, car empruntant aussi bien au doom pour la lourdeur étouffante qu'au hardcore pour les vocaux notamment, et dont le chef de file est Neurosis. 

Et en effet, on pense beaucoup à cette célèbre entité américaine durant l'écoute de cette première plongée en apnée de P.H.O.B.O.S., le génie et ce sens des atmosphères si particulier en moins cependant. Car, malgré une maîtrise du style déjà impressionnante, les Français peinent tout de même à atteindre leur but. Tectonics s'apparente parfois à un pavé peu digeste et dont le caractère robotique et déshumanisé, bien que revendiqué, se révèle sur la longueur, plutôt lassant. Le groupe gagnerait certainement à diversifier ses attaques, à laisser davantage d'espace aux atmosphères, comme il le fait (timidement) sur "Inseminator / Matrix" par exemple. Le résultat serait dès lors sans aucun doute bien plus efficace. A l'arrivée, on a cette impression mitigée de s'être pris une enclume dans la gueule sans bien savoir ce qui s'est passé. Toutefois, P.H.O.B.O.S. reste un groupe à suivre au sein d'une scène extrême française décidément de plus en plus prometteuse, à l'image de ses compagnons de label, Overmars et Comity. (15.02.2007) ⍖⍖

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