De part la richesse instrumentale dont le groupe est capable, il eut été surprenant que le cinéma ne s'intéresse pas un jour à Pink Floyd. Bien entendu, on pense immédiatement à The Wall. Mais à l'inverse du film de Alan Parker, qui est une mise en image de l'album du même nom, More est un film mis en musique par la clique de Roger Waters. La bande originale étant un exercice très particulier, le quatuor a dû respecter un cahier des charges strict et suivre les indications d'une personne extérieure au groupe, en l'occurrence, le metteur en scène Barbet Schroeder. Pour autant, cet opus existe par lui-même et il n'est de fait pas nécessaire d'avoir vu le film pour l'apprécier. Avec brio, Pink Floyd se coule dans ce cadre qui réduit forcément son champ d'action, d'habitude beaucoup plus vaste. Il réussit aussi bien les morceaux ambiancés et instrumentaux ("Cirrus Mirror", "Up The Khyber", l'onirique "Quicksilver") que les vraies chansons ("The Nile Song", "Cymbeline").
Cependant, à l'image du film dont il constitue la bande-son, More a vieilli, car trop marqué par l'époque à laquelle le disque a été enregistré. Il est donc permis de lui préférer certains de ses successeurs qui eux, demeurent des œuvres intemporelles. Toutefois, reconnaissons au groupe une incontestable aisance à s'adapter à un format musical très éloigné des standards qu'il emprunte habituellement : pas de longs voyages planants ici, mais une collection de titres plus ramassés dont les atmosphères se doivent de coller à un récit, à des personnages et à des sentiments particuliers. Et des morceaux tels que "Party Sequence" ou "Dramatic Theme", même s'ils n'ont pas le temps de déployer leurs ailes, re révèlent être de vrais petits joyaux à s'enfoncer dans les cages à miel. Une curiosité. (15.02.2007) ⍖⍖
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