Du cinéma fantastique brésilien, nous sont surtout parvenus les films de José Mojica Marins (A minuit, je posséderai ton âme…) mais l’argentin et danois d’origine (!) Carlos Hugo Christensen figure lui aussi parmi les petits maîtres locaux du genre auquel il a notamment offert A Mulher Do Desejo en 1975. Hantée par une musique sombrement romantique, il s’agit d’une transposition de l’horreur gothique européenne dans un cadre brésilien, ce qui de prime abord pourra sembler incongru sinon bizarre pourtant l’imposante bâtisse qui lui sert de sinistre décor n’est pas si éloignée que cela des demeures inquiétantes filmées par Riccardo Fredo et consorts, ce qui participe d‘emblée à une atmosphère pesante.
L’acteur principal dans le double rôle du défunt et de son héritier possédé joue de manière appuyé cependant Christensen, qui soigne une photographie où les ombres envahissent tout l’écran, est habile à distiller un climat étrange, finalement plus érotique qu’effrayant car la possession au cœur du récit se révèle autant sexuelle que spirituelle. S’il ne suinte pas la force de ses modèles européens, A Mulher Do Desejo envoûte néanmoins et finit par fasciner… (29.07.2024) ⍖⍖
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