Après deux albums prometteurs passés à graver un metal atmosphérique aux confins du gothic (un peu) et du progressif, The Provenance entame avec cette nouvelle offrande au titre improbable sa mue. Certes on retrouve avec bonheur la voix si particulière de Emma Hellström, combinée à celle, non moins intéressante, du guitariste Tobias Martinsson, mais dès les premières mesures de « Woh II Tsc », on se rend très vite compte que quelque chose a changé dans la musique des Suédois : le son ! Or ce changement repose essentiellement sur l’adjonction d’un Mellotron aux forts relents kingcrimsonien (le mimétisme est d’ailleurs parfois troublant). Cet instrument typique des seventies, grâce aux notes fantomatiques et hantées qu’il déverse, confère aux chansons du groupe une nouvelle dimension, plus riche, plus mélancolique, ce que les mélodies entêtantes tissées par les guitares viennent renforcer ; bref en un mot, plus mature.
La complexité des débuts s’est diluée dans des atmosphères davantage travaillées, véritables clé de voute de cette cathédrale de tristesse. How Would You Like To Be Spat At n’est parfois pas sans évoquer le voyage diaphane et vaporeux du Damnation d’Opeth. Les dix titres qui le composent sont autant de joyaux finement ciselés qui, tout en creusant un sillon identique, en explorent chacun un recoin différent. Aventureux, et refusant la stagnation, The Provenance démontre que le metal « à chanteuse » ne se limite pas à la horde de groupes sans imagination qui passent plus de temps à copier (en moins bien forcément) Nightwish ou Within Temptation, plutôt qu’à renouveler un courant qu’ils gangrènent par leur médiocrité. A l’instar de The Gathering, les Suédois, eux, vont de l’avant, ce qui rend leur carrière passionnante à suivre. (20.01.2007) ⍖⍖⍖
Commentaires
Enregistrer un commentaire