John Milius - L'adieu au roi (1989)


De la petite poignée de films (sept au total) qu’il a réalisés, John Milius n’a jamais caché avoir une préférence pour L’adieu au roi. Il ne s’agit pourtant pas de son travail le plus maîtrisé. Mécontent d’Apocalypse Now dont il signa la première version du scénario, il est permis de penser qu’en jetant son dévolu sur le roman de Pierre Schoendoerffer, très proche de "Au cœur des ténèbres" de Joseph Conrad que le film de Coppola transposait dans la guerre du Vietnam, Milius a certainement cherché à livrer sa propre vision de cette histoire d’un homme qui abandonne la civilisation pour vivre au fond de la jungle. Le personnage de Learoyd, ancien soldat devenu roi n’est pas sans rappeler également le Daniel Dravot de "L’homme qui voulut être roi" de Rudyard Kipling, roman lui aussi adapté au cinéma. 


De fait, il est difficile de ne pas penser aux film respectifs de Coppola et de Huston en visionnant L’adieu au roi. Or la comparaison ne joue pas en sa faveur, en cela qu’il ne possède ni la démesure hallucinée de Apocalypse Now ni le souffle épique et la puissance d’évocation de L’homme qui voulut être roi. Farewell To The King souffre par ailleurs de la composition de Nick Nolte, qui ne cesse de grimacer, affublé par ailleurs d’une perruque ridicule, tandis que l’opposition entre nature et civilisation apparaît naïve. Ainsi, en dépit d’une première moitié réussie et la partition d’une belle emphase de Basil Poledouris qui en inspirera beaucoup d’autres par la suite, L’adieu au roi finit par ennuyer d’autant plus qu’il n’évite pas de pesantes conventions hollywoodiennes. De John Milius, on préférera revoir Conan le barbare ou Big Wednesday ! (05.09.2024) ⍖⍖


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