Réalisé entre La cinquième victime (1956) et Le tigre du Bengale (1959), L’invraisemblable vérité est le dernier film américain de Fritz Lang avant son retour en Allemagne. Encore une fois, le réalisateur démontre sa parfaite maîtrise dans le domaine du film policier, genre auquel il a offert quelques perles inestimables telles que La femme au portrait (1944) ou le fameux Règlement de comptes (1953) avec Glenn Ford et Lee Marvin. L’invraisemblable vérité déroule un scénario pour le moins diabolique voire presque délirant, grâce auquel Fritz Lang prouve à nouveau son talent de manipulateur, qui éclate lors du coup de théâtre final (qu’il serait criminel de dévoiler).
Très moderne, le récit est savamment conduit, formant un puzzle dont les pièces s’assemblent petit à petit. Bien sûr, Dana Andrews affiche toujours son visage figé, aussi expressif qu’une moule mais dont la banalité convient finalement bien à l’atmosphère presque austère qui enveloppe le film. Bien sûr, Joan Fontaine demeure toujours la classe incarnée mais on sent bien que c’est surtout le métier de Fritz Lang qui tire l’œuvre vers le faut. En effet, sa mise en scène se révèle sobre, concise, sans fioritures. Il parvient sans peine à maintenir le suspense jusqu’aux dernières images avec une économie de moyens qui laisse aujourd’hui rêveur. (2000) ⍖⍖⍖
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