Production RKO de 1931, réalisée par Gregory La Cava, cinéaste (trop) oublié aujourd’hui auquel on doit cependant Mon homme Godfrey (1936), Pension d’artistes (1937) avec Katharine Hepburn et Ginger Rogers ou surtout l’ahurissant Gabriel Over The White House (1933) et emmené par des comédiens peu connus hormis des cinéphiles les plus pointus, c’est peu dire que Laugh And Get Rich se présente comme une comédie aussi poussiéreuse que peu appétente. Or contre toute attente et sans être inoubliable ni totalement abouti, il s’agit d’un divertissement plutôt cocasse qui a étonnamment échappé aux affres du temps (pour un film qui affiche plus de 90 ans au compteur s’entend !). Comme beaucoup de comédie pré-code, Laugh And Rich se veut joyeusement immoral, prenant pour héros les membres d’une famille qui cherchent à s’enrichir mais sans faire trop effort !
Le père n’a pas tellement envie de travailler alors que le pays est frappé par la Grande dépression et la fille, pourtant amoureuse d’un inventeur sans le sou, n’est pas loin de lui préférer un meilleur parti, séduite par sa grosse… automobile ! Il va sans dire que le Code Hays ne tardera pas proscrire ces situations équivoques et ce genre de personnages en tout point contraire aux modèles humbles et volontaires que le cinéma se devra de proposer aux Américains à partir du milieu des années 30. Dans ce refus de la moraline du type « l’argent ne fait pas le bonheur » réside justement le charme effronté des films pré-code même les plus mineurs (comme c’est le cas ici) et explique pourquoi ils ont plutôt bien vieilli. Si Gregory La Cava a fait bien mieux, Laugh And Get Rich n’en demeure pas moins une petit comédie très plaisante, laquelle doit il est vrai beaucoup de son entrain au couple savoureux que forment Edna May Oliver et Hugh Herbert en tenancier d’une drôle de pension de famille. (13.10.2024) ⍖⍖
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