Armé d’un caméscope, Wally Koz bricole avec ses amis et sa famille (il y a même sa mère qui s’est chargée de la bouffe) le très obscur 555, qui restera son unique trace cinématographique, slasher à l’ambiance crapoteuse qui fera le (petit) bonheur des consommateurs de VHS à la fin des années 80. Deux bouts de décors, quelques extérieurs mal éclairés, un peu de nichons et surtout beaucoup de sang, c’est peu dire que tout cela sent bon (?) l’amateurisme. Ce n’est pas très sérieux mais Koz et sa famille ont dû être tout fiers d’avoir pu enfanter un film avec les moyens du bord. 555 existe et il a même eu droit à une édition en DVD ! Pour le cinéaste du dimanche sans autre prétention que de nourrir sa passion, c’est déjà beaucoup.
Pour autant, si les effets gore sont plutôt réussis (cf. la tête tranchée) compte tenu du peu de sous à disposition, n’est toutefois pas John Carpenter, Wes Craven ou Sam Raimi qui veut et surtout pas Wally Kroz, plus doué (c’est un bien grand mot) pour les maquillages et le sang qui gicle que pour conduire un récit et diriger des comédiens, qui de toutes façons n’en sont pas vraiment. Ainsi, 555 alterne de manière répétitive séquences de meurtres barbares (resservis à la fin comme pour étirer la bobine) et enquête policière conduite mollement par deux flics et une journaliste qui passent leur temps à bavasser pour rien dans un bureau, histoire de remplir de la pellicule. Néanmoins, il suinte de ce petit film et de ces meurtres aux relents nécrophiles une atmosphère malsaine qui le poisse d’un lucre macabre. (15.10.2024) ⍖
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