Après un premier essai remarqué bien qu’un peu trop influencé par Theatre Of Tragedy, Tristania revient avec une nouvelle offrande, cette fois-ci plus personnelle, même si le spectre de Therion plane parfois au-dessus de ces dix compositions (le titre éponyme notamment). D’aucun considèrent Beyond The Veil comme le chef-d’œuvre du groupe ; pourtant notre préférence irait plutôt vers World Of Glass. Mais reconnaissons que le successeur de Widow’s Weed reste sans doute l’album le plus célèbre des Norvégiens, ainsi que sa plus grande réussite commerciale. Quand bien même il partage l’écriture des chansons avec le claviériste Einar Moen, Morten Veland (chant, guitares) s’impose avec ce disque comme le leader de Tristania. De fait, si quelques voix claires masculines du plus bel effet se glissent parfois dans ce torrent d’arrangements symphoniques, c’est bien la voix caverneuse de Veland qui dirige cet orchestre, noyant malheureusement les interventions, pourtant remarquables, de la chanteuse Vibeke Stene, au milieu des chœurs grandioses.
Les albums suivants laisseront à la jeune femme plus d’espace pour s’exprimer (peut-être en raison du départ de Veland d’ailleurs). Aidés par la production limpide et toujours aux petits oignons de Terje Refsnes, les Norvégiens livrent une poignée de chansons du feu de dieu, à la fois puissantes, mélodiques, brutales parfois lorsque les racines black du groupe remontent à la surface (« Opus Relinque », assurément un des moments forts de Beyond The Veil), mariant avec bonheur le metal aux influences symphoniques. A ce titre, sans atteindre la richesse de Therion, les orchestrations s’avèrent particulièrement réussies, donnant à ces morceaux une dimensions qui n’existait pas chez ceux de Widow’s Weed. Aucun temps mort ne vient plomber l’écoute de la galette ; toutes les chansons faisant mouche (surtout « Aphelion », « A Sequel Of Decay » et l’énorme « Heretique »), mais le groupe gagnerait à varier un petit plus les ambiances. En tout cas, Tristania se révèle déjà impressionnant de maîtrise, d’autant plus qu’il ne s’agit que de son deuxième album. Pourtant, suite à des dissentions internes, Morten Veland ne tardera pas à faire ses valises, privant le groupe de l’explosion annoncée. (2006) ⍖⍖⍖
.jpg)

Commentaires
Enregistrer un commentaire