C’est quoi un mauvais film ? C’est par exemple Adorables faussaires de Roger Vadim, œuvre méconnue dont on comprend très vite, dès les premières minutes passées et à l’instar de bien d’autres pellicules oubliées (et oubliables), pourquoi elle a sombré dans l’indifférence. En effet, rien ne fonctionne dans The Hot Touch, que le Français commet en Amérique où il s’est installé en 1980 après avoir rencontré une de ses énièmes épouses, tentative louable mais laborieuse sinon ratée de renouer avec les comédies sophistiquées et pétillantes des années 60 (Comment voler un million de dollars) qui mêlaient aventures et romance. Ni très drôle ni particulièrement mouvementé, Adorables faussaires ne suscite qu’embarras et ennui. Si ce n’est la curiosité de les voir réunis de façon bien improbable, les acteurs eux mêmes ne semblent pas y croire, à l’image du couple qu’animent Wayne Rogers (la série MASH) et Marie-France Pisier (?) dans sa période internationale (Channel Solitaire), entre lesquels rien ne se passe. Patrick McNee est tellement identifié à Chapeau melon et bottes de cuir, qu’il semble toujours incarner John Steed même en faisant l’andouille, tandis que Allan Kolman joue les méchants comme dans nombre d’épisodes de séries Télé, ce qui nous fait dire que The Hot Touch ressemble plus à un produit pour le petit écran que pour le grand.
Reste la présence du vétéran Melvyn Douglas et celle de la trop rare Samantha Eggar, qu’on préfère cependant et dans un registre bien différent (euphémisme) chez Cronenberg, avec lequel elle venait alors de tourner Chromosome 3 (1979). Mais de toute façon que fallait-il vraiment attendre de Roger Vadim, réalisateur médiocre dont le célèbre Et dieu… créa la femme (1956) doit tout à Brigitte Bardot. Reconnaissons-lui cependant une certain aptitude à filmer les femmes, de manière souvent très érotique, ainsi que le démontre, bien qu’en mode très mineur, Adorables faussaires qu’éclaire la sensualité rieuse et distinguée d’une Marie-France Pisier dont le corps tout entier ruisselle de désir lors des seules séquences à s’incruster mollement dans la rétine. (23.02.2025) ⍖
.jpg)


Commentaires
Enregistrer un commentaire