Ulver fait partie de la première génération du black metal norvégien qui secoua le monde de la musique au début des années 90, avec Mayhem, Darkthrone, Emperor, Burzum, Immortal, Enslaved ou Satyricon. Mais très tôt, Garm et sa bande se singularisent et ce, dès ce premier album. En effet, Bergtatt se rapproche davantage de la période viking de Bathory (Hammerheart, Twilight Of The Gods) que de la violence de Burzum ou de la grandiloquence d’Emperor. De fait ce disque peut être considéré comme l’acte de naissance du pagan black, c’est-à-dire d’un metal qui mélange avec bonheur la beauté, et la tristesse des guitares sèches issues du folk metal et le son grésillant et la fureur du black, le tout saupoudré de chœurs grandioses (masculins ou féminins). Ulver offre donc le meilleur des deux mondes. Explorant le folklore norvégien, Bergtatt est beau comme un lac à l’aube, enveloppé par la brume matinale et sent bon la forêt éternelle et les sapins millénaires.
Cette séminale offrande reste sans doute aussi le disque le plus accessible du groupe car chacun y trouvera son compte, aussi bien l’amateur de majestueux passages acoustiques, que celui de la violence sonore propre au metal extrême ; contrairement à ses successeurs, excellents au demeurant, mais qui eux emprunteront une voie beaucoup plus radicale : soit pur folk acoustique (Kveldsfanger), soit black brutal (Nattens Madrigal), soit carrément à des années lumières du metal (The Marriage Of Heaven And Hell…). Même si Bergtatt sort tardivement par rapport aux premiers albums des autres ténors du Black (les années 92 – 93 sont les plus prolifiques) et s’il semble arrivé après la bataille (comprendre après le scandale des églises brûlées et du meurtre sordide d’Euronymous de Mayhem par Varg Vikerness de Burzum), il prouve déjà néanmoins qu’Ulver est un groupe sur lequel il faudra compté eut égard à son talent et une inspiration très prometteuse. (2006) ⍖⍖⍖
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