CinéZone | Walter Hill - Sans retour (1981)


En digne héritier de Sam Peckinpah, pour lequel il a écrit Guet-apens (1972), il fut un temps où Walter Hill était considéré comme un metteur en scène de qualité, spécialisé dans les films chocs, au caractère âpre et violent, tels que Le bagarreur (1975), Les guerriers de la nuit (1979), Extrême préjudice (1987) ou ce Sans retour, loin de ses dernières livraisons (Derniers recours, Supernova) flirtant avec le nanar. Southern Comfort, c'est un peu Alien dans les bayous, que Walter Hill a d'ailleurs co-écrit (avec Dan O'Bannon), cependant qu'il n'est pas improbable que le Predator (1987) de John McTiernan s'en soit plus tard inspiré. Dans les trois cas, nous retrouvons le petit groupe d'hommes menacé par un ennemi aussi terrible qu'il est invisible, ce qui constitue leur grande force. Le fait que l'on ne voit pas les Cajuns pendant la majeure partie de l'histoire rend le film beaucoup plus efficace et donne davantage encore d'intensité aux dernières scènes, lorsque les deux survivants débarquent dans le village, plein de vie et de bruit mais non sans danger. 


Habité par de vraies gueules de cinéma (Keith Carradine, Powers Boothe, Fred Ward), Sans retour est un film d'hommes, finalement pas si éloigné que cela de l'admirable Aventures en Birmanie (1945) de Raoul Walsh dont il partage le thème du commando égaré en milieu hostile. Mais si l'on doit rapprocher l'œuvre de Walter Hill d'un autre long métrage, c'est plutôt du côté de Délivrance (1972) qu'il faut chercher. En effet, les deux films développent un thème commun, celui d'hommes civilisés qui, perdus au sein d'une nature menaçante, sont confrontés à la sauvagerie de bouseux vivant reclus. Toutefois, la descente aux enfers imaginée par John Boorman se veut bien plus profonde, réflexion sur la nature et le retour à des mœurs primitives qui intéresse moins Walter Hill que l'envie de trousser une aventure virile et efficace. (2002) ⍖⍖⍖


Commentaires

Random posts

Index

Plus d'éléments

Goddess

Accueil