Depuis le controversé et pourtant si novateur et réussi, 34.388 %.... Complete (1998), la carrière de My Dying Bride avance cahin caha, entachée par aucun album mauvais mais enrichie d'aucune nouvelle pierre angulaire non plus. The Light At The End Of The World, The Dreadfull Hours et Songs Of Darkness, Words Of Light (le meilleur du lot) étaient des oeuvres de qualité, mais pourvues d'aucune vibration, d'aucune surprise. Bref, la machine anglaise ronronne et ce n'est pas cette nouvelle offrande, la huitième déjà, qui devrait inverser la tendance. Oh non pas que A Line Of Deathless Kings ne fasse pas honneur au talent du groupe, et certaines compositions recèlent des trésors de beauté (nous y reviendrons), mais on sent que celui-ci se contente trop désormais, et on ne peut que le regretter, de faire ce que ses fans attendent de lui.
Rien dans ce disque, de la prestation vocale - remarquable comme à l'accoutumée - d'Aaron Stainthorpe, lequel, clef de voûte de l'édifice, cela est de plus en plus évident, porte littéralement la musique sur ses épaules, aux ambiances baudelériennes savamment égrenées par des musiciens certes solides mais transparents, en passant par des paroles suintant la souffrance, la douleur et le repentir, qui n'est déjà été entendu, et en mieux. My Dying Bride fait donc du My Dying Bride ; et il le fait bien, même si parfois on frôle l'auto-parodie, ou le plagiat, c'est selon ("The Blood, The Wines, The Roses"), mais niveau prise de risque : c'est le zéro pointé. Pour autant, ne boudons pas notre plaisir à l'écoute d'un disque de bonne tenue car, les Britanniques font partie de cette race de groupes qui pondent toujours de bons albums. Les premières salves, avec les sublimes "To Remain Tombless" et "L'amour détruit" ou plus tard "Deeper Down", le prouvent. Mais ils sont toutefois accompagnés par d'autres titres plus inégaux, illuminés bien souvent de pans superbes mais avortés ("One Of Beauty's Daughter"). Prisonnier d'un style dont il est l'un des initiateurs, le groupe semble désormais incapable de se transcender, de se renouveler, et c'est dommage. (15.06.2007) ⍖⍖
Commentaires
Enregistrer un commentaire