Une bonne idée ne fait pas nécessairement un grand film, c’est ce que démontre à ses dépens Danger, planète inconnue. Que nous raconte ce petit classique de la SF de la fin des années 60 ? Une planète inconnue est découverte de l’autre côté du soleil. Deux astronautes sont envoyés dans l’espace pour l’explorer. Mais la mission est vite avortée suite à un accident qui détruit leur vaisseau. Secourus, ils croient être retournés sur Terre. Il s’avère qu’il s’agit en fait de cette planète inconnue qui se présente comme une image inversée de la Terre. On doit ce sujet pour le moins prometteur au couple Gerry et Sylvia Anderson, auteurs de la série culte Les sentinelles de l’air. A l’arrivée pourtant, Journey To The Far Side Of The Sun (ou Doppelgänger pour le marché britannique) déçoit. Non pas qu’il soit mauvais mais Robert Parrish se montre incapable de tirer tout le jus spectaculaire et métaphysique dont était porteuse cette excellente idée qui malheureusement se résume à un Roy Thinnes (Les envahisseurs bien sûr), inexpressif, qui passe son temps à se regarder dans un miroir !
Que le film soit visuellement très daté dans ses costumes (toutes les filles portent des mini jupes très sixties) et ses décors importe moins que son manque d’action et de suspense. Un comble pour un cinéaste notamment réputé pour ses beaux westerns (Libre comme le vent, L’aventurier du Rio Grande) ou le polar Marseille contrat ! Mais la faute en incombe autant à un scénario qui se traine lors d’une première partie qui nous rappelle que la conquête spatiale était un des enjeux de la Guerre froide. La facilité avec laquelle la mission est montée prête à sourire comme le fait d’envoyer dans l’espace un novice auquel quelques semaines d’entraînement suffisent pour le préparer. Il faut patienter jusqu’à la moitié du film pour voir celui-ci enfin décoller. Il ne lui reste alors que peu de temps pour développer son sujet dont la dimension philosophique se trouve irrémédiablement sacrifiée. Danger, planète inconnue fut un échec commercial, loin des ambitions de la Universal qui croyait peut-être pouvoir rivaliser avec 2001 : l’odyssée de l’espace (1968). Reste cependant un agréable film de SF non dénué de charme, plus particulièrement celui distillé par les ravissantes Lynn Loring et Loni von Friedl. (23.01.2024) ⍖⍖
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