Petit budget qu’il peine à masquer mais contribue cependant à le vernir d’une rouille malsaine, acteurs qui ne sont pas au mieux de leur forme (Richard Crenna, constipé comme une huitre, George Kennedy qui appuie un peu trop sur le registre antipathique), parfois dans des rôles qui ne leur conviennent (censée être la maman des deux mioches, Sally Ann Howles a plus l’âge d’être leur grand-mère !), Le bateau de la mort n’est pas vraiment un bon film, série B horrifique à la réputation modeste. Et pourtant, l’image de ce navire fantôme qui sillonne l’Atlantique depuis la Seconde Guerre mondiale pour éperonner les paquebots qu’il croise, s’incruste durablement dans la mémoire.
La silhouette menaçante du navire, des machines qui semblent fonctionner toutes seules, des coursives suintant la décrépitude, des sons qui grincent et des vestiges de l’Allemagne hitlérienne (croix gammées, portrait du Führer, chants patriotiques...), suffisent à Alvin Rakoff (Crossplot avec Roger Moore et surtout une palanquée de téléfilms, ce qui se ressent dans sa mise en scène) pour rendre maléfique ce bateau échappé des ténèbres, hanté par le spectre des Nazis, incarnation du mal absolu, qui y exécutaient leurs abominables expériences. Bien que sabré par quelques séquences bien sanglantes (celle de la douche), Death Ship mise avant tout sur l’atmosphère, ce qui lui confère son petit charme morbide. (08.09.2024) ⍖⍖
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