En 1995, sortait le premier album d’Ulver, Bergtatt, considéré comme une réussite du pagan black, c’est-à-dire de la réunion du folk et du black. Mais le groupe n’en est pas satisfait et décide donc de scinder ses deux influences. Le résultat est dans un premier temps ce Kveldssanger de toute beauté ; œuvre entièrement folklorique et acoustique, à des années lumières du black primaire de son successeur, Nattens Madrigal. Jamais peut-être un disque n’a autant réussi à dépeindre musicalement la splendeur mélancolique de la nature norvégienne. A l’écoute de ces treize ritournelles, on a vraiment l’impression d’être plongée au cœur de ces forêts éternelles et sauvages et de sentir l’odeur des sapins.
Très proche de ce que seront les deux dernières offrandes d’Empyrium, autre formation influencée par la beauté de la nature, Kvelssanger délivre une musique belle à en pleurer, portée par des chœurs païens grandioses et graves, d’une telle solennité qu’ils confèrent à ces chansons une ambiance quasi mystique, et qu’accompagnent des parties de guitares acoustiques belles, tristes et épurées. Vous l’aurez donc compris, si un voyage en Norvège est au-dessus de vos moyens, ce deuxième album d’Uver peut faire office de substitut pour vous transporter loin, très loin au fin fond du pays des Vikings. Et d’une manière plus générale, Kveldssanger est à conseiller à tous les amateurs de bonne musique, même si celle-ci n’est pas furieusement metal ; bien au contraire car vous n’y retrouverez ni vocaux hurlés ni batterie qui joue au bulldozer, ni riffs acérés, mais uniquement la simplicité et la majesté d’une guitare sèche et de chants païens. Le chef-d’œuvre d’Ulver tout simplement. (2006) ⍖⍖⍖⍖
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