Tourné en 1953, Arena demeure sans doute un des films les plus obscurs de Richard Fleischer. Fort de sa réputation acquise à la RKO où il trousse entre 1948 et 1952 une poignée d’excellents polars de série B (L’assassin sans visage, L’énigme du Chicago Express), le cinéaste monte en grade, embauché par la MGM pour assurer la mise en scène de ce western moderne en 3-D, barbouillé par le Ansco-Color, deux nouveautés techniques dont la mode passera très vite. L’arène désigne l’espace où s’affrontent les cowboys lors des compétitions de rodéo. L’histoire se déroule à Tucson où, pendant une journée défilent diverses épreuves, de plus en plus dangereuses, saisies par Fleischer dans un style quasi documentaire. S’il ne reste évidemment rien de la 3-D employée à l’époque, ces séquences n’ont toutefois rien perdu de leur force spectaculaire. Là réside le principal intérêt du film.
A cette chronique sportive s’adosse un second récit, dramatique et amoureux qui malheureusement n’évite aucun poncif, ses ficelles grosses comme des câbles à haute tension. Ainsi, on devine d‘emblée que Hob Danvers (Gig Young tout en virilité rugueuse) se réconciliera avec sa femme (Polly Bergen), au détriment de sa nouvelle copine, blonde (forcément) peu sympathique au charme agressif (Barbara Lawrence), comme on pressent que son pote (Harry Morgan qui tient le meilleur rôle du lot), ancien champion condamné à faire le clown sur la piste, désireux de gagner le respect de son petit garçon, succombera embroché par un taureau en sauvant la vie du héros qui comprendra alors que sa place n’est plus dans les rodéos ni aux côtés d’une garce pulpeuse. Sans surprise, cette mort sacrificielle n’en déclenche pas moins une certaine émotion. Bien que ses limites soient évidentes, Arena sera remarqué par Disney qui, impressionné par le travail de Richard Fleischer, lui confiera les commandes de 20,000 lieues sous les mers… (06.04.2025) ⍖⍖
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